Conférence organisée par le RESACT le 28 mars 2017, animée par Béatrice Barthe sur les horaires atypiques.
Le sujet porte sur les horaires décalés, ou de nuit, ou entrecoupés.
Ce sont des risques reconnus par l’Etat comme étant facteurs de risque professionnel et de pénibilité.
Le travail aux horaires atypiques entraîne des désaccords temporels, une dissonance entre les temps de travail et les temps personnels :
- biologie : rythme circadien endogène, fonctions physiologiques, psychiques, comportementaux
- vie sociale et familiale : écoles, loisirs, soirées amicales, réunions familiales
- temps et cadences des tâches
Il s’ensuit des effets délétères reconnus :
- troubles du sommeil
- digestion : de l’inconfort digestif aux ulcères
- troubles psychiques
- troubles cardio-vasculaires
- cancers, notamment du sein et de la prostate, en lien avec les postes de nuit : le travail posté est classé agent potentiellement cancérogène. Voir le rapport CIRC 2007
- risques d’accidents du travail : en termes de fréquence et de gravité. Voir le ANSES 2016.
L’auteure propose une approche multifactorielle et systémique pour comprendre les comportements des individus quant à leurs horaires de travail lorsqu’il est atypique. L’activité est conçue par l’auteure comme un ensemble d’accords que l’individu compose activement dans sa relation avec le travail et avec autrui, pour harmoniser les temporalités entrées en dissonance du fait des horaires atypiques.
Les 3 niveaux de facteurs sont :
- Perspectives individuelles : partage des temps travail/repos, anticipation, planification…
- Perspectives socio-familiales : stratégies des choix d’horaires, anticipation, temps partagés…
- Perspectives collectives : harmonisation des postes, activités collectives, entraide, référence commune…
Ces travaux permettent d’outiller l’action sur les temps de travail en soutenant l’activité de travail sur les 3 axes ci-dessus. On peut ainsi travailler sur différents thèmes :
- augmenter les marges de manœuvre des salariés
- anticiper le travail, le repos
- favoriser la vitalité du collectif
- mettre en débat des pratiques
- aménager les parcours professionnels…