Peur du déconfinement ?

La peur est une émotion naturelle et utile, mise en place par l’évolution, et qui a permis la survie de l’espèce.

Parce qu’elle est aussi utile que cela, la peur est devenue instinctive, instantanée, contrôlée par les couches les plus profondes de notre cerveau. La peur s’exprime en premier aux moindres stimuli perçus comme négatifs ou en cas de sentiments d’incertitude. La peur du déconfinement est donc tout à fait naturelle dans la mesure où cette situation est entourée de beaucoup d’incertitudes, avec encore des risques de contamination par le Covid19, une situation économique globale dégradée, mais aussi des problématiques individuelles, personnelles ou professionnelles.

Pourtant agir ou réagir sous l’impulsion de la peur nous amène bien souvent à dégrader une relation ou à faire un mauvais choix que nous regrettons par la suite. En effet, sous son emprise, nous nous mettons en position de défense ou de contre-attaque ce qui peut amener une réaction d’agressivité ou d’impulsivité.

Alors que faire ?

Il est possible de déjouer ce mécanisme par une attitude simple : attendre avant de réagir. Pourquoi attendre ? Parce qu’avec l’évolution, notre cerveau a développé le cortex préfrontal, qui contrôle les fonctions cognitives supérieures, capable de raisonnement, d’analyse, de logique, de prise de décision (entre autres). Ces mécanismes se mettent en place toutefois plus tardivement que la peur qui est instinctive. Et si nous arrivons à prendre conscience et à accepter que nous sommes en train de nous fourvoyer dans la peur, alors nous pouvons retenir notre propension à réagir et analyser la situation.

En analysant la situation, nous pouvons mettre à plat les pour et les contre:

• identifier mes atouts et mes difficultés face à ces situations : télétravailler à la maison, retourner au bureau, avoir un changement de la charge de travail, de l’organisation du travail…
• évaluer les risques : sanitaire, économique, psychologique ? pour moi-même, pour mon entourage personnel et professionnel ?…
• mais aussi considérer les opportunités : recentrer sur certaines activités ? modifier le modèle d’affaires ? acquérir de nouvelles compétences ?…

La réflexion nous pousse à la recherche de solutions, que ce soit seul ou à plusieurs (la combinaison des deux, c’est encore mieux !). Et l’examen de chaque solution permet d’envisager les conséquences possibles de tel ou tel choix. Ce cheminement réflexif nous aide à nous orienter vers une solution pensée et pesée, il redonne le sentiment de contrôle et contribue à abaisser le niveau de peur.

La réflexion nous pousse à la recherche de solutions, que ce soit seul ou à plusieurs (la combinaison des deux, c’est encore mieux !). Et l’examen de chaque solution permet d’envisager les conséquences possibles de tel ou tel choix. Ce cheminement réflexif nous aide à nous orienter vers une solution pensée et pesée, il redonne le sentiment de contrôle et contribue à abaisser le niveau de peur.

De plus, les émotions s’expriment également par le corps. Ainsi, la peur augmente le rythme cardiaque, réduit l’amplitude respiratoire qui devient rapide et superficielle, induit une certaine fébrilité voire un tremblement (mains, jambes…), ainsi qu’une tension musculaire, entre autres manifestations. Tous ces phénomènes physiologiques, lorsqu’ils durent, entretiennent le sentiment diffus de peur.

Il est donc capital, lorsque nous voulons sortir de l’emprise de la peur, de prendre le temps également de nous occuper de notre corps. Ainsi, il existe des méthodes pour la détente musculaire, l’abaissement des rythmes cardiaques et respiratoires, le retour au calme mental. Ces méthodes peuvent se combiner pour une meilleure efficacité :

• en premier lieu, (ré)apprenons à respirer : retrouver une respiration naturelle, profonde, ralentie, efficace avec des exercices de respiration abdominale. Nous pouvons ainsi prendre conscience de notre respiration thoracique trop superficielle et l’abandonner pour de nouvelles habitudes de respiration
• la régulation du rythme cardiaque peut également se faire via un exercice respiratoire précis qu’est la cohérence cardiaque
• les exercices de relaxation permettent une détente générale cognitive (en laissant de côté les pensées parasites) et émotionnelle (en restant concentré sur le moment présent de l’exercice, en dehors du temps)
• des exercices de yoga doux combinent la respiration et la détente physique
• des exercices de méditation ou de concentration mentale favorisent le calme mental et la concentration pour une meilleure efficience cognitive (analyse de la situation, prise de décision…).

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